«Aucune communication faite par
Internet ou par le téléphone n’échappe aux yeux et oreilles des services
secrets occidentaux, ni les données gardées par les géants informatiques américains
comme Microsoft, Google, Facebook et Yahoo». Ces propos
sont de Pierre Rimbert,
ancien rédacteur en chef du journal « Le Monde Diplomatique ». Il
animait une conférence à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) hier.
Cette conférence sur le thème « espoirs et déboires de l’information numérique »
entre dans le cadre d’un partenariat entre le Cesti et Le monde Diplomatique.
Devant
les étudiants venus nombreux assister, M. Rimbert a mis à nu la face cachée du
monde numérique. Selon lui « cet univers numérique que nous percevons
comme un monde irréel derrière nos écrans est en réalité un monde massif, physique fait
de câbles sous-marins qui traversent des milliers de kilomètres au fond des océans.
C’est une industrie lourde qui consomme énormément d’énergie et de matière première ».
Il
soutient toujours qu’avant le 7 juin 2013, l’Internet était perçu comme un
espace de liberté où chacun pouvait intervenir. Mais les révélations d’Edouard
Snowden marquent un tournant important dans la perception de l’Internet dans le
monde.
Ce
qui est plus grave sur cette affaire souligne le conférencier, c’est la
collaboration étroite entre l’Agence Américaine
de Sécurité (National Security Agency) NSA et les compagnies comme Google,
Skype, Microsoft, Facebook et Yahoo.
Il
faut comprendre aussi que le piratage des données ne se fait pas que par des
logiciels, mais les agents de la NSA piratent des câbles sous-marins et les
fibres optiques pour intercepter les données téléphoniques et informatiques.
Ils interceptent pendant leur transport des serveurs et du matériel
informatique pour y installer des balises de piratage, ajoute-t-il.
Sur
le plan de l’information, il soutient que l’Internet a certes libéralisé la
parole et facilité l’accès à l’information, mais les moteurs de recherche ont
« désintégré les journaux au profit des articles ». Au lieu d’acheter
un journal dans son ensemble, les lecteurs préfèrent aller sur le Net lire des articles
qui ne sont pas toujours rédigés par des journalistes. Face à tout cela
conclut-il, le journaliste doit faire son travail comme il faut pour se distinguer
des non-journalistes qui écrivent sur la toile.
Abdourahim Barry (étudiant
au Cesti)
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