Après le show médiatique effectué par les ministres de l'intérieur
Abdoulaye Daouda Diallo, de la défense Augustin Tinie et celui de
l'environnnement Abdoulaye Bibi Baldé dans le département de Médina Yéro
Foullah (MYF), le pillage de l'une des dernières forêts du Sénégal
continue dans le silence. La Chine en complicité avec la Gambie détruit
impunément notre forêt pour satisfaire le besoins de ses 1,3 milliards
d'habitants en meubles. L'écologiste, Ali Haïdar disait que si l'Etat
lui donnait trois pick-up et une autorisation, il allait arrêter le
phénomène en trois mois. Mais pourquoi l'Etat qui dispose tous les
moyens n'arrive pas à mettre fin à ce drame depuis 5 ans? En passant une
journée entière avec les coupeurs, j'ai constaté l’ampleur de la
catastrophe. Sur des dizaines de km, on ne peut plus trouver le bois de
vène. Cet arbre si utile pour la nourriture du bétail pendant la saison
sèche est en voie de disparition. "Nos enfants ne connaitront pas cet
arbre), me disait un vieux car les coupeurs ne laissent rien sur leur
passage. Des coupeurs venus des autres régions du Sénégal (Sine, Saloum,
Tambacounda ...), de la Gambie s'ajoutent aux populations locales. Des
centaines de charrettes transportent des troncs d'arbre dont les prix
varient entre 50 mille et 100 milles francs CFA une fois dans le
territoire gambien. Tout ça se passe avec un vaste réseau de corruption.
Selon les populations locales, certains agents des eaux et forêts
s'enrichissent plus que les coupeurs grâce à la corruption. Lors de
notre séjour à Bajul, capitale de la Gambie, nous avons vu des dizaines
de dépôts de ce bois avec des ouvriers qui remplissent les conteneurs en
destination de la Chine. Personnellement, je pense que l'Etat ne fait
pas assez pour protéger cette partie du Sénégal. Face au silence
"coupable" de l'Etat du Sénégal, le sang de ces arbres innocents
continue de couler dans le silence. Le désert est plus que bienvenue
dans ce qu'on appelle la verte Casamance.
ABDOURAHIM BARRY
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire