vendredi 20 mai 2016

FRONTIERES SENEGALO-GAMBIENNES: Vive le blocus malgré tout !


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Photo d'illustration
La décision unilatérale prise par le président de la République de Gambie d’augmenter les tarifs pour la traversée de son pays de « 4 mille à 400 mille francs CFA» a mis le feu aux poudres. Bientôt quatre mois que les frontières entre le Sénégal et la Gambie sont fermées. Depuis lors, les deux gouvernements réagissent par l’indifférence et le mépris. Après la tentative de négociation avortée suite à un faux bond de l’Etat Gambien, c’est le silence total des deux côtés. Le peuple gambien souffre du manque de certaines denrées et produits provenant du Sénégal, selon les médias. La partie sud du Sénégal en souffre autant. Pourtant, il suffit d’ouvrir les yeux pour constater que les deux ennemis constituent le même peuple et le même pays. Donc cette « guerre » peut être qualifiée de fratricide. Malheureusement ce sont les pauvres citoyens des deux nations qui payent le prix. 
Au-delà de cette confrontation entre la Gambie que certains assimilent à « une banane dans la gueule du Sénégal » et son voisin, c’est l’intégration africaine qui pose problème. Nous sommes tentés d’emprunter cette formule à la mode au pays de Macky Sall, «Afrique dou dém » (l’Afrique n’ira nulle part, Ndlr) pour dire que cette situation est regrettable. Depuis 1963 avec la création de la défunte Organisation de l’unité africaine (OUA) à Addis Abeba en Ethiopie, il n’y a jamais eu une véritable intégration régionale ou sous régionale dans le continent noir. Les micros Etats ont toujours mis en avant leur soi-disant souveraineté. Sinon comment peut-on comprendre l’attitude de ce Yaya Jammeh. Il n’hésite pas à tenir des propos injurieux au peuple Sénégalais à travers ses dirigeants. Mais ce qui est révoltant dans tout ça, c’est le silence coupable des autorités sénégalaises.
Le journaliste et analyste politique, Yero Dia disait dans une interview, que le Sénégal se couvre constamment de déshonneur dans ses relations avec la Gambie. Selon lui, notre pays doit utiliser la force pour faire comprendre à son voisin « dictateur » que tout n’est pas permis. Cette position nous semble pertinente. En effet, le Sénégal a toujours ménagé le pays de Jammeh. Mais en retour ce dernier nargue nos dirigeants. Il manifeste son manque de considération et le mépris qu’il a envers eux. Sans aller à une confrontation armée ouverte, le Sénégal peut bel et bien utiliser la force pour faire revenir Jammeh à la raison. 
Aujourd’hui la riposte des chauffeurs sénégalais suite à l’augmentation des frais de transite par l’homme fort de Banjul est plus que salutaire. Après trois mois de fermeture de la frontière, les effets sont terribles côté gambien. Intransigeant au début, le « dictateur » de Canilai a été obligé de revenir sur sa décision en annulant l’augmentation. C’est bien lui aussi qui court actuellement derrière le gouvernement sénégalais pour négocier la réouverture des frontière entre les deux pays. Après trois mois de fermeture, la mesure commence à apporter ses fruits. Entre la pénurie de certains produits en Gambie comme le ciment, le béton, le carburant et l’augmentation des prix, le pays est au bord de « l’asphyxie économique ». Bravo les chauffeurs sénégalais ! Ils viennent de montrer à l’Etat qu’il est possible de faire plier le « tout puissant » dirigeant gambien. Le président de République et son gouvernement doivent donc soutenir les chauffeurs, principaux victimes des agissements de Yaya. Il faut maintenir le blocus pour le pousser jusqu’à son dernier retranchement pour qu’il respecte les sénégalais une fois pour toute.
Cette probable victoire du Sénégal sur Yaya Jammeh ne doit pas par contre faire oublier que la solution définitive du désenclavement de la Casamance ne se trouve pas sur la réouverture des frontières, ni sur la construction du fameux pont de Farafenny. Face à un Jammeh qui fait marche les relations entre le Sénégal et son pays, selon ses humeurs, on ne peut jamais compter sur la Gambie. Il faut impérativement construire une voie de contournement digne de ce nom. Vu l’importance de cette région du sud dans l’économie nationale, elle mérite au moins une autoroute pour la relier avec la capitale. Comme disait Frantz Fanon, « chaque génération a une mission. Soit elle la remplie ou la trahie ». Donc nos dirigeants sont en face de leur responsabilité historique. 
                                                                                                    Abdourahim BARRY

mercredi 11 mai 2016

CRISE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR: Le Recteur fait le procès de l’Ucad

La crise du Système éducatif est très complexe et profonde. Pour trouver des solutions à ce problème qui n’a que trop duré, le Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar estime que le contenu des enseignements dans nos universités est depuis longtemps dépassé, d’où la nécessité des réformes.
Ibrahima Thiuob, Photo Illustration
 ‘’Apprendre en travaillant’’, c’est la vision qu’a le Recteur de l’Ucad, de son institution. Animant une conférence sur le thème ‘’vision et défis de l’Ucad’’, le professeur Ibrahima Thioub a fait un diagnostic sans complaisance de l’Université. Ce qu’on retient de cette rencontre organisée par la Coordination des étudiants catholiques de Dakar, à l’église Saint Dominique, c’est qu’une réforme du système éducatif en général et l’université en particulier s’impose. Ainsi le recteur Thioub a touché à tous les maux de son établissement. Selon lui, malgré la multiplication des collèges et lycées de proximité, l’Ucad continue de procurer un enseignement classique. La prolifération de ces établissements scolaires n’a pas été suivie par une formation d’un personnel enseignant de qualité. Ce qui a comme conséquence une baisse drastique du niveau des bacheliers qui arrivent à l’université.
Un autre problème soulevé par le conférencier est le contenu des cours qu’on dispense dans nos universités. Il est pratiquement en déphasage avec les besoins du marché. Il estime qu’aujourd’hui, l’enseignement doit répondre à des questions concrètes et non théoriques. ‘’On enseigne comme si tous les bacheliers devaient aller jusqu’à soutenir une thèse de doctorat. Nous continuons à rassembler des milliers d’étudiants dans des amphis carrelés sans jamais mettre la main à la pâte. Il faut allier formation théorique et pratique’’, a dit l’historien. Convaincu que l’université doit aider à régler des problèmes concrets qui se pose à la société, il rassure que les réformes entreprises depuis quelques années vont dans ce sens. Il pense que seule la professionnalisation de la formation à l’université avec de bons chercheurs peut résoudre les nombreux problèmes dont souffre l’Ucad.
‘’Le taux de réussite au premier et second cycle tourne autour de 30%. Entre 60 et 70% des bacheliers entrent et sortent de l’université sans aucune qualification, ni diplôme. Il ne faut pas dire que le niveau de nos bacheliers est faible et qu’ils doivent échouer, mais leur chercher une formation adéquate, adaptée, à courte durée, leur permettant de travailler’’, a-t-il rappelé pour souligner l’état préoccupant de l’Ucad.
‘’Haro sur le xar màtt’’
Dans un contexte de crise du système éducatif, de l’élémentaire à l’université, Ibrahima Thioub estime que les causes sont nombreuses et profondes. Selon lui, tout est parti avec l’élimination des écoles normales supérieures qui formaient des instituteurs d’excellent niveau et les ajustements structurels qui ont en drainé des recrutements clientélistes et d’enseignants non formés. Ce manque de formation continue jusqu’à présent dans les établissements d’enseignement supérieur.
Il estime que ceux qui enseignent dans le supérieur doivent être formés au même titre que ceux qui interviennent au niveau scolaire. Il a aussi déploré ce qu’il appelle le manque d’effectivité des enseignements. ‘’Il y a beaucoup d’enseignants qui sont coupés entre le privé et le public à travers le fameux ‘’xar màtt‘’, ce qui ne contribue pas à l’amélioration de la situation’’, dénonce le Pr Thioub. Dans cette liste non exhaustive des maux de l’Ucad et l’enseignement en général, les syndicats jouent un rôle capital. Selon l’enseignant, la multiplication des syndicats et la banalisation de la grève a fini de mettre au chaos le système éducatif à tous les niveaux. Il pense que la grève doit être une bombe atomique des enseignants. Autrement dit, elle (la grève) doit être utilisée en dernier recours.
 Malgré ces nombreuses difficultés, le Recteur a invité les étudiants à garder la confiance envers l’Ucad qui est la première université francophone au sud du Sahara. Il y a plusieurs projets pour renverser la situation actuelle. Il a conclu son propos en s’adressant aux étudiants en ces termes : ‘’Soyez fiers de votre université car elle est la seule au monde qui a formé 4 chefs d’Etat et qui ont exercé en même temps le pouvoir (Michel Kafando, Macky Sall, Thomas Yayi Boni et Ibrahima Boubacar Keïta).           
                                                                                                                Abourahim Barry 

lundi 9 mai 2016

MENACE TERRORISTE AU SENEGAL: Les précisions de James Zumwalt



L’Ambassade des Etats-Unis n’a jamais dit que le Sénégal est dans le viseur des groupes terroristes après la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Invité hier à s’entretenir avec les étudiants du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), dans le cadre des ‘’Carrefours d’actualité’’, son excellence James Zumwalt a qualifié ces informations de rumeurs. ‘’Après les attaques dans les pays de la sous-région notamment en Côte d’Ivoire, il y a beaucoup de rumeurs dans les médias en disant que l’Ambassade des Etats-Unis au Sénégal a alerté sur une attaque imminente au Sénégal.
C’est faux. Vous êtes des journalistes. S’il y a une information nous concernant, il faut la vérifier auprès de nous’’, a rappelé l’Ambassadeur aux journalistes en herbe tout en soulignant que le terrorisme n’a pas de frontière et donc, il n’épargne aucun pays. Cette mise au point faite, le diplomate américain est revenu sur la coopération bilatérale entre son pays et le Sénégal, la démocratie et les droits de l’Homme. En poste au Sénégal depuis le 9 janvier 2015,  James Zumwalt a magnifié le ‘’modèle démocratique’’ que constitue notre pays pour le continent africain
                                                                                                      ABDOURAHIM BARRY

ELIM. CAN 2017 - MATCH RETOUR BURUNDI - SENEGAL DU 4 MAI PROCHAIN: Aliou Cissé dénonce la tenue de la rencontre hors de Bujumbura

9063274-14406356.jpg (931×554)Le sélectionneur de l’équipe nationale de football du Sénégal, Aliou Cissé, estime que la délocalisation du match retour Burundi-Sénégal, comptant pour la 5e journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2017 au Gabon, à Rumonge, est inadmissible. Malgré tout, il dit que ses joueurs et lui sont prêts pour la confrontation.

‘’Nous faire jouer à Rumonge à 70 km de Bujumbura, dans un pays instable, je le trouve inadmissible. Et il faut le dénoncer très fort’’. C’est la réaction du sélectionneur national Aliou Cissé, par rapport à la décision des autorités burundaises de faire jouer le match retour devant opposer leur équipe à celle du Sénégal le 4 juin prochain à Rumonge au lieu de Bujumbura. D’ailleurs, selon le journal sportif ‘’Stades’’ (dans l’édition de mercredi et jeudi), la Fédération sénégalaise de football (FSF) compte saisir la Confédération africaine de football (Caf) pour obtenir l’annulation de ce choix.
L’invité de Carrefour d’actualité, mercredi dernier, au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), n’a pas hésité à dénoncer les conditions dans lesquelles se tiendra cette rencontre comptant pour la 5journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2017 au Gabon. Malgré ses appréhensions, le coach se dit confiant et rassuré par l’état d’esprit de ses joueurs. Selon lui, depuis le début des qualifications, l’équipe nationale a eu à jouer dans des conditions très pénibles. ‘’Ce groupe, je l’ai toujours dit, c’est une poule difficile. Par exemple, pour aller jouer à Windhoek, on a fait jusqu’à 14 heures de vol. On s’apprête aussi à faire un déplacement difficile pour aller dans un pays instable où il n’y a pas assez de sécurité. Mais il n’y a pas de souci. Les garçons sont mentalement prêts. Peu importe où ils vont nous faire jouer, nous allons tout faire pour avoir le meilleur résultat possible’’, a rassuré le sélectionneur.
L’ancien capitaine des Lions se veut prudent malgré le grand pas effectué par le Sénégal vers la qualification. ‘’Je n’aime pas me projeter sur la Can, car quoi qu’on dise, on n’est pas encore qualifié. Il nous reste encore un point malgré ce que disent les gens. Mais aujourd’hui, on ne peut pas se projeter tant qu’on n’est pas définitivement qualifié’’, a-t-il répondu aux interpellations des journalistes en herbe sur ses ambitions concernant la Can 2017.
La rencontre, axée sur le thème ‘’le football sénégalais : quelles perspectives ? ‘’, a enregistré la présence d’universitaires et beaucoup d’anciennes gloires du ballon rond. Le constat général de tous les participants est que le football sénégalais est malade de plusieurs maux. En guise de solutions, l’ancien président de la FSF, El Hadji Malick Sy ‘’Souris’’, estime qu’il faut réintroduire le sport à l’école. Selon lui, il faut qu’on arrête d’aller chercher des messies à l’étranger pour diriger nos équipes. Quant au championnat local, ‘’nous n’avons pas un vrai football professionnel. Il faut donc réfléchir sur un nouveau modèle économique et sportif’’, a-t-il préconisé. Passionné de foot, le chercheur en Histoire des Noirs et Docteur en mathématiques, Oumar Dioum, lui, invite les acteurs à impliquer les anciens. ‘’La promotion du football local est une question si importante, parce que créatrice d’emplois’’, a dit l’auteur du livre ‘’Lumière noire de l’humanité’’ qui préconise la tenue d’un ‘’cercle de réflexion’’ sur le football.  
                                                                                                                    ABDOURAHIM BARRY