L’acte 3 de la décentralisation continue d’alimenter les débats autour de sa pertinence. Les experts et les acteurs soulèvent de
ux principaux problèmes à savoir le manque de communication et de ressources financières.
‘’Acte 3 de la décentralisation : une réforme, des questions’’. C’est le titre de l’édition n°18 de la revue annuelle ‘’Les Cahiers de l’Alternance ‘’. Lors de la cérémonie de lancement, hier à la Fondation Konrad Adenauer (FKA), les différents acteurs ont souligné la pertinence de cette réforme tout en reconnaissant des difficultés dans l’application. Parmi les principaux problèmes soulevés par les participants figure en première place le manque d’information et de financement des nouvelles communes.
Editée par le Centre d’étude des sciences et techniques de l’information (Cesti) en partenariat avec la FKA, le document confirme les difficultés précitées. Selon Mamadou Koumé formateur au Cesti et coordonnateur de la revue, en parcourant le document, on se rend compte que la question des ressources se pose à tous les niveaux. ‘’C’est la complainte qui revient tout le temps. Beaucoup de maires disent qu’ils ont des problèmes pour payer leurs employés et ils accusent l’acte 3’’, a-t-il dit. Pour lui, le choix du sujet n’est pas fortuit car il domine les débats depuis l’adoption de la loi. Dans une salle pleine d’élus locaux, experts, journalistes et membres de la société civile, les échanges ont montré qu’il y a beaucoup d’enjeux et d’intérêts autour de cette réforme.
‘’A entendre certains parler, on a l’impression que l’Acte 3 est fini et qu’on est en train de faire le bilan, alors qu’il vient de commencer. Il n’a pas véritablement démarré. Il faut du temps pour tirer une conclusion‘’, a précisé pour sa part l’expert en décentralisation au ministère de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire, Oumar Wade. Convaincu de la nécessité de cette ‘’innovation‘’, ce dernier soutient que la territorialisation des politiques publiques permettra aux représentants des pôles régionaux de développement d’exécuter eux-mêmes les programmes définis par les ministères au niveau local.
Concernant la question financière, principale préoccupation des élus locaux, il a donné des garanties. ‘’La commission en charge des finances a déjà terminé ses études pour réformer ce domaine. On va tout faire pour que les communes soient solvables’’, a-t-il promis. Mais ces assurances ne convainquent pas tout le monde. Une intervenante s’est surtout interrogée sur la viabilité de certaines collectivités locales. A en croire l’activiste membre d’une association qui défend le développement à la base, il y a des communes sans activités économiques. ‘’Une collectivité locale qui peine à payer ses employeurs ne peut pas se développer’’, a-t-elle fait remarquer.
Créé depuis 2000 d’où le nom ‘’Les Cahiers de l’Alternance’’, ce document est produit chaque année par les étudiants en 3ème année de presse écrite du Cesti. Pour ce numéro, les membres de la 42ème promotion ont sillonné toutes les régions à l’exception de Louga. ‘’C’était très difficile mais, c’est un travail assez satisfaisant. On y traite les problèmes de financement, les impôts etc.‘’, a dit en substance Ousmane Laye Diop par ailleurs journaliste à EnQuête qui a parlé au nom de ses camarades. ‘’Cette réforme apporte des innovations donc, il est important de mettre en place un système de communication pour informer les citoyens’’, a conclu Mouminy Camara le représentant du directeur du Cesti, Ibrahima Sarr.
ABDOURAHIM BARRY
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