lundi 4 août 2014

Vers la vérité sur la « traque des biens mal acquis »


                             
Depuis le début du mandat du président Macky Sall, l’actualité est dominée par la traque des biens mal acquis. Cette traque  nous conduit aujourd’hui à un jour des plus importants de l’histoire 
  • juridico-politique Sénégalais. Le procès de Karim Wade fait partie des plus grands procès que le Sénégal ait connu sinon le plus grand.

Le 31 aout tant attendu est arrivé hier au palais de justice de Dakar vers 11 heures dans la salle 4 du tribunal. Dès 9 heures, la salle était déjà remplie par les partisans de Karim Wade, des membres du parti démocratique sénégalais (PDS) et des curieux sous une impressionnante  sécurité. Les alentours du tribunal sont remplis de policiers et de gendarmes avec des barricades partout et des contrôles stricts à toutes les entrées.
Tout de blanc vêtu, Karim Wade est accueilli comme un héros par ses partisans et des cris  « libérez Karim, Karim président... » Et il répond par des signes de victoire des mains. On peut noter la présence de beaucoup d’anciens ministres, de députés et de sénateurs du régime de Wade père.

Apres le discours d’introduction du bâtonnier de l’ordre des avocats, le président de la cour Henri Grégoire Diop fait quelques mises aux points en précisant que pour la transparence du procès, les avocats de la défense ont accès à tous les documents en papier et en version électronique depuis le début de la procédure.
Les mises aux points terminés, le président déclare le procès ouvert et aussitôt, il commence à appeler les accusés à la barre. Karim Wade ouvre le bal en se présentant comme un ancien banquier et un actuel prisonnier politique. S’en sont suivis les présumés complices parmi lesquels Pierre Aggoba (béninois), Alioune Samba Diassé, Mbaye Ndiaye, Amadou Aïdara, Mballo Thiam et Abou Khalil alias Bibo Bourgi complice n°1 qui s’est présenté sur un fauteuil roulant accompagné de ses soignants.

Cette première journée aura été marquée par un débat juridique sur la procédure entre les deux camps. Les avocats de Karim Wade composés entre autres des maîtres Ciré Clédor Ly, Seydou Diagne,  Amadou Sall, Alioune Badara Cissé, Madické Niang, Souleymane Ndéné Ndiaye… sont attaqués par les avocats de l’Etat du Sénégal pour incompatibilité. Dès le démarrage du procès, les avocats de l’Etat composés des maîtres  Moussa Felix Sow, Yerim Thiam, El hadji Diouf… attaquent les avocats de Karim en précisant que les avocats anciens fonctionnaires ou agents de l’Etat ne peuvent  plaider pour ou contre l’Etat pendant 3 ans à partir de leur cessation de fonction.

Cette disposition touche fortement les avocats de Karim à travers maîtres El Hadji Amadou Sall, Madické Niang, Alioune Badara Cissé (anciens ministres) et maître Souleymane Ndéné Ndiaye (ancien) premier ministre. Les avocats de la défense contre-attaquent en précisant qu’ils n’étaient ni des fonctionnaires, ni des agents de l’Etat, mais des serviteurs de l’Etat selon maître Alioune Badara Cissé. Ils précisent aussi que si cette disposition les frappe, elle doit frapper aussi maître El Hadj Diouf (député à l’assemblée nationale) et maître Moustapha Mbaye (président du conseil départemental de St. Louis.

Ce  «procès du  siècle » promet d’être intéressant et de faire jurisprudence  car les enjeux sont énormes. Pour certains c’est un procès politique ; pour d’autres il doit constituer un exemple pour les détourneurs de fonds. Il a été interrompu plusieurs fois à cause d’incidents divers. Mais l’image la plus forte reste celle de Bibo Bourgi sur son fauteuil roulant accompagné de ses médecins.
                                                                     Abdourahim Barry (étudiant au Cesti)

           
     

     

   




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