lundi 18 août 2014

UCAD:Bilan des dégâts et témoignages des amis de Bassirou Faye

 Au lendemain des affrontements qui ont conduit à la mort de l’étudiant  Bassirou Faye, le bilan est très lourd un mort et des dégâts matériels MANIFi inestimables, le récit d’une journée sanglante.
Au lendemain des affrontements entre les étudiants et les policiers, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar affiche un décor  triste. Le campus sociale semble à un champ de guerre, on constate les dégâts à l’œil nu, les pierres et les éclats des gaz lacrymogènes sont partout.
Mais les images les plus frappantes se trouvent dans les pavillons notamment les pavillons B, E et D. Dans ces trois pavillons toutes les portes ont été défoncées sans exception, des traces de sang dans les couloirs et certaines chambres. Des documents par terres, des ordinateurs et postes téléviseurs saccagés et des habits éparpillés partout complètent le décor.
Le campus est presque vidé de ses locataires, d’autres sont en route pour quitte l’UCAD et ceux qui étaient absents au moment des faits viennent constater les dégâts. Les camarades de Bassirou Faye décédé lors des affrontements d’Hier témoignent.
«Je suis dans le même amphi que lui, hier même on a parlé au téléphone, il était notre responsable d’amphi » soutient Abdoulaye Diaw. «  C’est mon ami intime j’étais sur la même liste que lui, j’étais son adjoint et c’est quelqu'un qui n’aimait que le travail, même hier on était ensemble, on travaille toujours ensemble dans l’amphi, il a tout fait pour les étudiants de notre département» ajoute Daouda Dème.
Avec un visage crispé, les larmes presque qu’aux yeux, El hadji Sané étudiants en master à la faculté des Sciences et Techniques (FST) quant à lui demande que la justice soit faite et réclame le départ du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Mary Teuw Niane.
Trouvés au pavillon B dans la chambre 52 avec un air découragé, les étudiants Seyni Dieng et  Mouhamed Beye nous racontent ce qui leur est arrivé. « Nous somme des étudiants, nous disons que ce qui s’est passé hier est grave. Moi j’avais cours c’est après que mes camarades m’ont appelé pour me dire que les GMI  sont entrés dans les  chambres et ils saccagent tout à leur passage. Dans notre chambre il y a eu un blesse, avec une blessure mineure, mais à la chambre 50 il y a 4 blesses avec des fractures. Donc je demande au président de la république de prendre ses responsabilités car à quelques semaines des examens, ils  ont détruit tous nos documents, témoigne Séyni Dieng  étudiant à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH).
Son camarade de chambre Mouhamed Beye  étudiant en 5ème année  à la faculté de médecine ajoute quant à lui «je n’étais pas là au moment des faits mais à mon retour j’ai constaté les dégâts. Ils sont entrés sans trouver personne ensuite ils ont décidé de brûler la chambre, le lit et nos ordinateurs sont  entièrement calcinés.
A notre présence il y avait quelque disputes entre un groupe d’étudiants et les agents du COUD responsables du pavillon B. selon les étudiants toutes les chambres ont reçu la visite des policiers sauf la chambre 31. «  Nous avons constaté une injustice notoire de la part du COUD car les policiers ont saccagé toutes les chambres sauf la chambre 31du fait que l’occupant sa maman est une chef de résidence ce qui fait que la chambre été protégée, donc on a décidé de ne plus payer les convenions », selon Cheikh Abdoul Khadre Dansoko étudiant en Licence3 (L3) à la faculté de droit.
Certaines rumeurs faisaient état de filles tabassées  maltraitance de la  même manière que les garçons, mais cette information semble être non crédible. Nous somme rendu au pavillon Q occupé par les filles, mais l’ambiance est totalement différente de celle qui règne dans les pavillons masculins.
Méfiantes  à tout individu étranger au pavillon, il est très difficile d’avoir une fille qui accepte de témoigner. Apres passage dans plusieurs chambres enfin une étudiante accepte de parler sous couvert de l’anonymat «  nous avons entendu comme tout le monde qu’on a tabassé des filles, mais nous dans notre pavillon ce n’est pas le cas, aucun policier n’a entré dans nos chambres », soutient notre interlocutrice.
                                                                                       Abdourahim Barry (étudiant au Cesti)


      

lundi 4 août 2014

Vers la vérité sur la « traque des biens mal acquis »


                             
Depuis le début du mandat du président Macky Sall, l’actualité est dominée par la traque des biens mal acquis. Cette traque  nous conduit aujourd’hui à un jour des plus importants de l’histoire 
  • juridico-politique Sénégalais. Le procès de Karim Wade fait partie des plus grands procès que le Sénégal ait connu sinon le plus grand.

Le 31 aout tant attendu est arrivé hier au palais de justice de Dakar vers 11 heures dans la salle 4 du tribunal. Dès 9 heures, la salle était déjà remplie par les partisans de Karim Wade, des membres du parti démocratique sénégalais (PDS) et des curieux sous une impressionnante  sécurité. Les alentours du tribunal sont remplis de policiers et de gendarmes avec des barricades partout et des contrôles stricts à toutes les entrées.
Tout de blanc vêtu, Karim Wade est accueilli comme un héros par ses partisans et des cris  « libérez Karim, Karim président... » Et il répond par des signes de victoire des mains. On peut noter la présence de beaucoup d’anciens ministres, de députés et de sénateurs du régime de Wade père.

Apres le discours d’introduction du bâtonnier de l’ordre des avocats, le président de la cour Henri Grégoire Diop fait quelques mises aux points en précisant que pour la transparence du procès, les avocats de la défense ont accès à tous les documents en papier et en version électronique depuis le début de la procédure.
Les mises aux points terminés, le président déclare le procès ouvert et aussitôt, il commence à appeler les accusés à la barre. Karim Wade ouvre le bal en se présentant comme un ancien banquier et un actuel prisonnier politique. S’en sont suivis les présumés complices parmi lesquels Pierre Aggoba (béninois), Alioune Samba Diassé, Mbaye Ndiaye, Amadou Aïdara, Mballo Thiam et Abou Khalil alias Bibo Bourgi complice n°1 qui s’est présenté sur un fauteuil roulant accompagné de ses soignants.

Cette première journée aura été marquée par un débat juridique sur la procédure entre les deux camps. Les avocats de Karim Wade composés entre autres des maîtres Ciré Clédor Ly, Seydou Diagne,  Amadou Sall, Alioune Badara Cissé, Madické Niang, Souleymane Ndéné Ndiaye… sont attaqués par les avocats de l’Etat du Sénégal pour incompatibilité. Dès le démarrage du procès, les avocats de l’Etat composés des maîtres  Moussa Felix Sow, Yerim Thiam, El hadji Diouf… attaquent les avocats de Karim en précisant que les avocats anciens fonctionnaires ou agents de l’Etat ne peuvent  plaider pour ou contre l’Etat pendant 3 ans à partir de leur cessation de fonction.

Cette disposition touche fortement les avocats de Karim à travers maîtres El Hadji Amadou Sall, Madické Niang, Alioune Badara Cissé (anciens ministres) et maître Souleymane Ndéné Ndiaye (ancien) premier ministre. Les avocats de la défense contre-attaquent en précisant qu’ils n’étaient ni des fonctionnaires, ni des agents de l’Etat, mais des serviteurs de l’Etat selon maître Alioune Badara Cissé. Ils précisent aussi que si cette disposition les frappe, elle doit frapper aussi maître El Hadj Diouf (député à l’assemblée nationale) et maître Moustapha Mbaye (président du conseil départemental de St. Louis.

Ce  «procès du  siècle » promet d’être intéressant et de faire jurisprudence  car les enjeux sont énormes. Pour certains c’est un procès politique ; pour d’autres il doit constituer un exemple pour les détourneurs de fonds. Il a été interrompu plusieurs fois à cause d’incidents divers. Mais l’image la plus forte reste celle de Bibo Bourgi sur son fauteuil roulant accompagné de ses médecins.
                                                                     Abdourahim Barry (étudiant au Cesti)