vendredi 26 août 2016

PILLAGE DES FORETS DE LA CASAMANCE: Le crime continue sous un silence coupable de l'Etat

Après le show médiatique effectué par les ministres de l'intérieur Abdoulaye Daouda Diallo, de la défense Augustin Tinie et celui de l'environnnement Abdoulaye Bibi Baldé dans le département de Médina Yéro Foullah (MYF), le pillage de l'une des dernières forêts du Sénégal continue dans le silence. La Chine en complicité avec la Gambie détruit impunément notre forêt pour satisfaire le besoins de ses 1,3 milliards d'habitants en meubles. L'écologiste, Ali Haïdar disait que si l'Etat lui donnait trois pick-up et une autorisation, il allait arrêter le phénomène en trois mois. Mais pourquoi l'Etat qui dispose tous les moyens n'arrive pas à mettre fin à ce drame depuis 5 ans? En passant une journée entière avec les coupeurs, j'ai constaté l’ampleur de la catastrophe. Sur des dizaines de km, on ne peut plus trouver le bois de vène. Cet arbre si utile pour la nourriture du bétail pendant la saison sèche est en voie de disparition. "Nos enfants ne connaitront pas cet arbre), me disait un vieux car les coupeurs ne laissent rien sur leur passage. Des coupeurs venus des autres régions du Sénégal (Sine, Saloum, Tambacounda ...), de la Gambie s'ajoutent aux populations locales. Des centaines de charrettes transportent des troncs d'arbre dont les prix varient entre 50 mille et 100 milles francs CFA une fois dans le territoire gambien. Tout ça se passe avec un vaste réseau de corruption. Selon les populations locales, certains agents des eaux et forêts s'enrichissent plus que les coupeurs grâce à la corruption. Lors de notre séjour à Bajul, capitale de la Gambie, nous avons vu des dizaines de dépôts de ce bois avec des ouvriers qui remplissent les conteneurs en destination de la Chine. Personnellement, je pense que l'Etat ne fait pas assez pour protéger cette partie du Sénégal. Face au silence "coupable" de l'Etat du Sénégal, le sang de ces arbres innocents continue de couler dans le silence. Le désert est plus que bienvenue dans ce qu'on appelle la verte Casamance.

                                                                                                     ABDOURAHIM BARRY