Photo de famille des chefs d'Etats et de gouvernements de l'OIF à Dakar |
Dès qu’on parle de Francophonie on
pense automatiquement à la France, mère
de la langue française, qui représente l’identité commune de l’organisation.
Cette langue qui a été imposée à la plupart des pays par la colonisation est un
des moyens essentiels pour la France de maintenir son statut de puissance mondiale. Aujourd’hui, la
communauté francophone est majoritairement composée d’africains au moment où
les grandes décisions et orientations de l’organisation sont imposées par la
France comme l’illustre bien l’élection de Michael Jean à la tête de l’OIF.
La France qui fut une grande
puissance impérialiste aux XVIII et XIXème siècles compte la rester et cela grâce
à la langue française et au Franc CFA. Avec la mondialisation, selon Michel Guillou auteur du Manifeste pour la
langue française et la Francophonie « Il est maintenant admis que la langue française et la
Francophonie perdent du terrain (…). Fait aggravant, une partie de l’élite
française cherche son modèle ailleurs, considérant le sien comme dépassé et
incapable d’inventer l’avenir (…). La France ne semble plus croire à l’universalité de sa
langue ».
C’est pourquoi, on ne peut pas
comprendre la position des pays africains francophones défendant une organisation
qui depuis sa création ne leur a rien apporté sur le plan économique, social,
politique et culturel. Malheureusement, ces Etats qui n’ont rien compris
dépensent leurs énergies et leurs maigres ressources pour accroitre le prestige
de l’ancien colonisateur qui lui-même ne croit plus à sa propre langue. Par
exemple il est incompréhensible qu’un pays comme le Sénégal dépense presque 100
milliards de francs CFA pour l’organisation d’un sommet de deux jours. Cet
argent aurait permis la construction d’une nouvelle université pour satisfaire
la demande de l’enseignement supérieur.
L’Etat est obligé depuis 2013 de subventionner la formation de nouveaux bacheliers dans les universités privées. Paradoxalement à deux pas du centre de conférence d’Abdou Diouf, se trouve le chantier de l’Université Future Africaine (UFA) qui compte déjà quatre bâtiments géants dont il ne reste que la finition. Les 76 milliards ou plus, c’est selon les sources qui ont permis le financement de ce centre, pouvaient achever ce chantier et doter Dakar d’une deuxième université au lieu d’attendre celle promise par le régime de Macky Sall (Unidak2). Malheureusement, ces bâtiments risquent de se dégrader car depuis le départ des taïwanais en 2006, l’Etat ne parle plus de ce projet.
L’Etat est obligé depuis 2013 de subventionner la formation de nouveaux bacheliers dans les universités privées. Paradoxalement à deux pas du centre de conférence d’Abdou Diouf, se trouve le chantier de l’Université Future Africaine (UFA) qui compte déjà quatre bâtiments géants dont il ne reste que la finition. Les 76 milliards ou plus, c’est selon les sources qui ont permis le financement de ce centre, pouvaient achever ce chantier et doter Dakar d’une deuxième université au lieu d’attendre celle promise par le régime de Macky Sall (Unidak2). Malheureusement, ces bâtiments risquent de se dégrader car depuis le départ des taïwanais en 2006, l’Etat ne parle plus de ce projet.
Selon l’OIF, l’Afrique compte le plus
grand nombre de Francophones dans le monde. Mais peut-on qualifier les
populations des anciennes colonies
françaises de francophones? Par exemple dans notre pays, on estime que 15% de
la population seulement parle français. Comment peut-on alors qualifier les sénégalais
de francophones ? Aujourd’hui beaucoup d’africains défendent
l’enseignement des langues locales comme l’illustre bien l’introduction des
langues nationales dans les écoles primaires au Sénégal.
Après le sommet de Dakar, on parle
maintenant de la francophonie économique. L’essentiel des membres de l’OIF sont
des pays pauvres ou en voie de développement. Pour réaliser ce projet
économique, le Canada et la France doivent être les moteurs. Le Canada n’est
intéressé par la Francophonie que pour assurer sa cohésion nationale et
satisfaire sa province francophone du Québec où on note parfois des velléités
d’indépendantismes par rapport au reste du pays anglophone.
La France quant à elle, est en perte
de vitesse dans tous les domaines. Elle compte actuellement plus de 3 millions
de chômeurs et est en crise économique depuis 2008. Malgré cela, les
gouvernements africains francophones continuent de se ranger derrière ce pays qui ne compte que sur eux pour se
faire entendre au sein de la communauté internationale. En contrepartie, elle ferme
ses frontières aux étudiants et ressortissants de ces nations comme disait
Sarkozy, « la France ne peut pas accueillir toute la misère du
monde » ou le Circulaire Gueant qui fixait un nombre bien déterminé
d’étrangers à renvoyer de chez eux chaque année.
Le Franc CFA aussi constitue une
absurdité inexplicable dans l’espace francophone d’Afrique car on ne peut pas
comprendre comment ces Etats ont pu conserver cette monnaie de domination
coloniale. Selon Sanou Mbaye banquier et chroniqueur au Monde Diplomatique, « le maintien du franc CFA a créé un
environnement économique impropre à toute stratégie de développement (…) les règles
qui régissent la zone franc doivent donc être réformées en profondeur. D’abord,
l’abolition de la convertibilité du franc CFA est un préalable au décollage
économique ». Cette situation est d’autant plus incompréhensible que la
France elle-même a abandonné le Franc français au profit de l’Euro pour des
raisons économiques alors que les pays membres de la zone CFA n’osent même pas reprendre
le contrôle de cette monnaie aux mains des français ou créer une autre qu’ils
géreront eux-mêmes.
Il est temps que les africains, surtout ceux francophones
ouvrent les yeux et regardent la réalité en face.
Abdourahim
Barry
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