mardi 10 mars 2015
LE FROID UN MOMEN FAVORABLE POUR LA PECHE
Le poisson en abondance : les prix chutent
Deux jeunes pêcheurs qui viennent de débarquer |
Soumbédioune
est l’un des quais de pêches les plus importants de la région de Dakar. Un
endroit très célèbre, situé à côté du village artisanal de la même localité et du seul tunnel de la région de Cap-Vert.
C’est un point de convergence de nombreux Dakarois pour s’approvisionner en
poisson. Dès que vous arrivez sur les lieux, l’odeur des poissons, le bruit des
moteurs des pirogues et celui des visiteurs vous accueillent.
Dix-sept
heures, c’est l’heure de débarquement des pêcheurs. L’ambiance est très animée,
avec une foule énorme qui forme de petits cercles autour des caisses de
poissons. Les marchandages vont bon train entre les pêcheurs et les « banabanas » (revendeurs)
d’une part et de l’autre entre banabanas et les ménagères venues faire leur marché. Les mouvements de
va-et-vient entre les pirogues multicolores alignées sur plus de 200 mètres
campent le décor.
Contrairement à l’atmosphère générale, la mer
est calme ce soir. Il n’y a pas de vagues car c’est en période de basse marée. Quant aux
pirogues, elles débarquent presque chaque minute et d’autres embarquent pour
aller passer la nuit en mer. Les pêcheurs sont majoritairement des jeunes qui
ont hérité ce métier de leurs parents. Ces derniers sont souvent à la retraite
mais continuent de venir passer leur temps au quai.
Assis
sous une tente avec ses amis, le vieux Moussa Diop qui fêtera bientôt ses 65
ans a fait toute sa carrière dans ce métier. C’est avec nostalgie qu’il
souligne que la pêche n’est plus ce qu’elle était, il y a 30 ans. Selon lui
elle ne fait plus vivre dignement ses
acteurs ; cela à cause de l’envahissement de la mer par les bateaux
étrangers qui pillent nos ressources maritimes, regrette-t-il.
Le
poisson est l’une des denrées alimentaires de base pour plusieurs Sénégalais,
particulièrement ceux de la capitale. Parfois la demande est supérieure à
l’offre et parfois c’est le contraire, selon les périodes de l’année ou le
climat.
Vêtu de sa tenue de travail, Amadou Diagne
Mbaye un vieux pêcheur explique qu’actuellement,
avec le froid, le poisson est très abondant pour toutes les espèces. Quand il
fait froid, ils migrent vers les côtes. C’est
le moment de leur reproduction aussi. Cela fait que le travail est plus facile.
Parmi
les poissons les plus recherchés par les consommateurs, figure le
« thiof » qui est l’idéal pour faire un bon « thièbou
Dieune » (riz au poisson).
Monsieur Mbaye affirme qu’ils n’arrivent même
pas à vendre tout le poisson entre leurs
mains. Parfois « nous les versons par terre ou on les bazarde avec des
prix dérisoires » car l’offre est largement supérieure à la demande.
Il
demande à l’Etat de mettre en place des structures de conservation car on ne
peut pas comprendre qu’il y ait des moments où on jette le poisson à la mer et
d’autres où on peine à satisfaire la demande nationale.
Si
les conditions climatiques favorisent l’abondance des ressources halieutiques,
les pécheurs sont par contre unanimes pour dire que leurs conditions de travail
sont très difficiles en cette période. Devant sa pirogue le pantalon mouillé
jusqu’aux genoux, Moussa Sarr vient de débarquer. Il a passé toute la journée
en mer. Le jeune trentenaire le seul problème actuellement c’est le climat car
passer la nuit en mer est très dure. Il fait extrêmement froid, il arrive même
qu’ils tombent malade car être en contact permanent avec l’eau n’est pas bon pour
la santé.
Les
mareyeurs de même que les consommateurs
sont satisfaits de l’approvisionnement du marché qui permet de diminuer les
prix et d’écouler rapidement les produits. Ndeye Gueye une revendeuse de petite
taille est entourée de ses clients ils discutent, elle vante la qualité de ses
produits. Elle expose ses poissons en tas de six qu’elle vend à 1000 franc CFA.
Selon elle les prix sont très abordables à ce moment comparé à certaines
périodes de l’année.
De
teint clair, Mme Diouf venue faire son marché confirme la baisse des prix et
souhaite que ça continue « nous constatons actuellement des baisses
considérables Dieu merci, j’ai acheté la caisse de poissons à 14 000 francs CFA
alors qu’elle peut couter parfois jusqu’à 20 000 f CFA» lance-t-elle.
Le « Thiéboudieune » ou riz au poisson
considéré par de nombreux Sénégalais comme le premier plat national dépend
souvent des aléas climatiques pour faire un bon repas de midi.
Lefouta 24
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